28 septembre 2011

Massinissa Le Grand

Monnaies rares à l'effigie de Massinissa

"Ces monnaies sont d’une extrême importance : elles donnent le portrait du souverain et la légende en caractères puniques « MSNSN HMMLKT » « Masinissan, chef de l'Etat ou possesseur du royaume ».

J. Mazard, Corpus nummorum Numidiæ Mauretaniæque, n° 17 et 18, p. 30, Paris, Arts et Métiers graphiques, 1955.

Monnaie 17
Au revers légende incomplète M S N S N … (Massinissan).
Monnaie unique, en bronze, découverte en 1890 et déposée au musée de Constantine.





Monnaie 18
Au revers légende partiellement déchiffrable H M M L K T.
Un exemplaire déposé au cabinet des médailles, 561, Bibliothèque nationale, rue Richelieu, Paris.





Massinissa à l’aube de l’Histoire


Voici quelques éléments sur Massinissa et les siens.

Il porte un nom libyque MSNSN qui signifierait « leur maître ». Né en 238 avant J.-C. de Gaïa, roi des Massyles (Berbères de l’Est) et d’une mère prophétesse, au nom inconnu.

Le royaume de Gaïa, de dimensions modestes, s’étendait entre le territoire de Carthage (nord de la Tunisie) et le cap Bougaroun dans la presqu’île de Collo.

Gaïa avait un frère, Oezalcès, qui devait lui succéder ; le nom de son père, Zilalsan, est connu par la célèbre inscription bilingue du temple de Massinissa à Dougga : il ne fut pas roi mais suffète, fonction d’origine punique : A Carthage, les deux suffètes étaient de hauts magistrats désignés pour une année.

Le roi berbère Ailymas n’est connu que par deux phrases de Diodore de Sicile (XX, 17,1 et 18, 3). La première : « Agathocle conclut une alliance avec un puissant chef indigène, Ailymas... », la deuxième : « Il [Agathocle] vainquit encore Ailymas, qui avait rompu avec lui : ce prince fut tué ainsi que beaucoup de ceux qu’il commandait.»

Agathocle, tyran de Syracuse, avait abordé en Afrique pour attaquer Carthage, au mois d’août 310 av. J.-C. Ailymas fut sans doute un ancêtre de Massinissa, mais on n’en a aucune preuve.

Récapitulons : Ailymas, sans doute premier ancêtre connu de Massinissa ( ?) ; seconde génération : roi inconnu et Zilalsan ; troisième génération, Gaïa et Oezalcès ; quatrième génération, à laquelle nous nous arrêtons, Massinissa et ses cousins Capussa et Lacumazès, fils d’Oezalcès. Ce sont les seuls noms transmis par les textes anciens.

Jeunesse de Massinissa

C’est en 213 av. J.-C. qu’il apparaît sur la scène de l’histoire. Il est âgé de 25 ans. Qu’a-t-il fait auparavant ? Les sources sont muettes à ce sujet, sauf Appien d’Alexandrie :

« Quant au vaillant peuple des Massyles, leur roi avait un fils Massinissa, qui avait été élevé et éduqué à Carthage. Comme il joignait à la beauté du corps la noblesse des manières, Asdrubal, fils de Giscon auquel personne à Carthage ne disputait le premier rang, lui promit la main de sa fille [Sophonisbe] bien qu’il fût numide et lui-même Carthaginois. Sitôt les fiançailles, il emmena le jeune homme en Ibérie (Espagne), où il exerçait le commandement »


(Appien, Le livre africain, X, 37 et 39, trad. Paul Goukowsky).

Jugurtha un Berbère contre Rome

 

Qui ne connaît le nom de Jugurtha (vers 155-104 av. J.C.), symbole de la résistance à l’invasion étrangère ? Cette figure légendaire a inspiré au collégien Arthur Rimbaud  un poème en latin, qui remporta le prix du concours organisé par l’Académie de Douai (2 juillet 1869), à Jean Amrouche son célèbre essai L’Eternel Jugurtha. Habib Bourguiba aimait dire qu’il était  un Jugurtha, mais un Jugurtha qui a réussi. Léopold Sedar Senghor chante le vaillant guerrier «  à la vision puissante d’une Numidie bien numide » (Elégie de Carthage, IV). Mais qu’en est-il du Jugurtha réel, du personnage historique ? Il n’a fait l’objet d’aucune publication, ni d’un enseignement pour grand public ; il reste donc très mal connu, un « héros sans visage », selon l’heureuse expression de Serge Lancel.

  Et pourtant, quel destin hors du commun que celui de Jugurtha ! Enfant naturel du prince Mastanabal, il était voué à une existence obscure. Mais, poussé par une ambition ardente, homme d’audace et de ressources, il réussit à se hisser au sommet du pouvoir. Roi de la Numidie, il osa défier la puissance romaine, et tint en échec, des années durant, les légions envoyées pour le vaincre et le capturer. Malgré son écrasante supériorité politique et militaire, Rome fut obligée de recourir à l’arme de la trahison pour mettre fin au « cauchemar numide ».

Pour révéler au grand public le roi numide dans sa dimension historique, Haouaria Kadra-Hadjadji, universitaire algérienne, nous propose sa première biographie, établie à partir des sources anciennes (l’historien romain Salluste essentiellement, ainsi que d’autres auteurs, latins et grecs).

23 septembre 2011

Correspondance des noms antiques et modernes

Acholla ->->->Henchir Botria
Ammaedara -> Haïdra
Ampsaga (fl.) -> Rhummel, oued el Kébir
Bagradas (fl.)-> Medjerda
Bulla Regia -> -> Hammam Derradji
Calama ->-> Guelma
Capsa-> -> Gafsa
Cartennae -> -> Ténès
Carthago (Karthago) -> Carthage
Carthago Nova -> ->Carthagène
Cercina (îles) -> -> Kerkenna
Chullu -> -> -> Collo
Cirta -> ->-> Constantine
Clupea -> -> Kelibia
Gadès -> -> Cadix
Gunugu->-> Gouraya
Hadrumète->-> Sousse
Hippo Diarrythus-> Bizerte
Hippo Regius-> Annaba
Icosium->->-> Alger
Igilgili->->-> Jijel
Iol, Caesarea-> Cherchel
Lares->->->Henchir Lorbeus
Leptiminus-> Lemta
Leptis Magna-> Lebda
Lixus->->-> Larache
Madauros-> Mdaourouch
Maktaris->->Mactar
Muluccha(fl.)-> Moulouya
Muthul (fl.)->-> Oued Mellègue
Neapolis->-> Nabeul
Oea->->-> Tripoli
Portus Magnus-> Bethioua ( ex Saint-Leu )
Puerorum Castra (?)-> Les Andalouses

Rusaddir->->->->-> Melilla
Rusicade->->-> Skikda

Sala->->->-> Salé
Saldas ou Saldae-> Bejaïa
Sicca->->-> Le Kef
Siga->->-> Takembrit
Simitthu->-> Chemtou
Sitifis->->-> Sétif
Sufetula->-> Sbeïtla
Tacape->-> Gabès
Tanaïs (fl.)-> Oued Derb
Taparura->-> Sfax
Thabraca->-> Tabarka
Thaenae->-> Thina
Thapsus->-> Ras Dimass
Theveste->-> Tébessa
Thimida->-> Kouchbatia
Thisiduum-> Krich el oued
Thugga->-> Dougga
Thysdrus-> El Djem
Tingis->-> Tanger
Tunes->-> Tunis
Utica->-> Utique
Vaga->-> Béja
Zama->-> Jama


15 septembre 2011

C'est la rentrée pour ce blog

Après des mois de silence, ce blog va reprendre vie et remplir son rôle : permettre des échanges fructueux sur l'histoire de la Berbérie antique ; des textes et des photos vous seront proposés et vous pourrez donner votre avis. Vous trouverez une nouvelle carte de la Berbérie et une liste de correspondance des noms antiques-noms modernes. J'attends vos suggestions et vos questions (brèves) sur cette période historique, et je vous répondrai.

A bientôt

H. Kadra-Hadjadji